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La publication de S. Martin-Kilcher, datée de 1981 : travail de référence pour l'étude de la nécropole celtique de Vevey "En Crédeyles".

La publication de S. Martin-Kilcher, datée de 1981 : travail de référence pour l'étude de la nécropole celtique de Vevey "En Crédeyles".

Le texte d'un poster généraliste conçu sous la double étiquette Cerda / Viviskes, présentant la nécropole celtique de Vevey "En Crédeyles". Le document pdf est disponible sur simple demande à l'adresse suivante : cerda.artisanat@gmail.com

 

 

 

 

Histoire des fouilles :
Les premières tombes de la nécropole ont été mises au jour et détruites à l’occasion de la construction de la route du boulevard Saint-Martin et de l’ancien chemin des Philosophes. Albert Naef, l’un des premiers archéologues cantonaux de Suisse, en est averti. Il fouille le site en 1898 et publie une monographie de 1901 à 1903. Le matériel, aujourd’hui conservé et exposé au Musée du Vieux Vevey, a ensuite été réétudié à la lumière des nouvelles connaissances et republié par Stefanie Martin-Kilcher en 1981.

 

 

 

Les découvertes :
Cette nécropole est composée de trente sépultures à inhumation. Il s’agit sans doute du cimetière autrefois occupé par la population celtique établie à l’emplacement du Vevey moderne.

Les fouilles, partielles, ne permettent ni de connaître l’organisation interne de la nécropole, ni sa durée d’occupation. Pour l’heure, les tombes connues se répartissent chronologiquement entre la phase La Tène B1 et le commencement de la phase La Tène C2, soit en datation absolue du début du IVe siècle av. J.-C. aux premières décennies du IIe siècle av. J.-C.

Les analyses anthropologiques montrent qu’il s’agissait aussi bien d’hommes que de femmes. Le nombre d’enfants et d’adultes décédés prématurément reste surprenant.

 

 

Emprise et caractéristiques principales de la nécropole :
L’extension d’origine de la nécropole celtique sur la terrasse lacustre demeure incertaine. Les limites orientales et occidentales semblent avoir été atteintes, mais la nécropole se prolongeait peut-être au nord et au sud. Une fouille exhaustive reste irréalisable du fait de son implantation en milieu urbain.

Les tombes sont en majorité orientées du nord au sud, plus rarement du sud au nord et une seule fois d’est en ouest. Les défunts ont été enterrés en position de décubitus dorsal (allongés sur le dos) en règle générale ; à l’exception d’un enfant replié latéralement et d’une femme croisant ses pieds. La plupart des corps étaient placés dans un cercueil de bois, chaque défunt vêtu et paré selon son rang.

Les vêtements en matières putrescibles ont disparu (seuls perdurent les agglomérats piégés par la corrosion), mais les parures métalliques sont conservées. Les sépultures révèlent des fibules en bronze et en fer ; des bracelets en bronze, en fer et en verre ; des bagues d’argent et d’or ; des anneaux de cheville ; un collier ; des perles en ambre et en verre ; des chaînes de ceinture en bronze. A l’exception des fibules et des bagues, ces objets relèvent de la sphère féminine.

L’univers masculin est quant à lui représenté par des anneaux de ceinture en bronze et par de l’armement. Deux tombes de guerriers ont été fouillées. La première abritait un vieil homme ayant vécu dans la première moitié du IVe siècle av. J.-C., muni d’une épée et d’une lance (son bouclier était certainement en matériaux organiques). La seconde appartenait à un jeune homme ayant vécu à l’articulation du IIe siècle av. J.-C., doté d’une panoplie complète, c’est-à-dire d’une épée dans son fourreau en fer, d’une lance et de son bouclier.

 

 

Vevey, au carrefour de voies de circulation :

Il y a une parenté entre les tombes de Vevey et celles de la région de Berne. De fortes analogies existent également avec la nécropole de Saint-Sulpice, au bord du Léman.
Une obole massaliote en argent était placée dans la main d’une femme adulte : il s’agit de l’une des plus anciennes attestations au nord des Alpes de cette coutume, empruntée aux cultures méditerranéennes. L’umbo de bouclier du = jeune guerrier relève, lui, d’un type particulièrement rare en Europe occidentale.
Ces découvertes confirment la position importante que jouait Vevey à l’Âge du Fer. En effet, la jonction entre la région bernoise, par l’intermédiaire des vallées de la Broye, de la Glâne et de la Sarine, et le Léman, devait se faire près de Vevey.

 

 

Bibliographie :
KAENEL 1990 : Kaenel G., Recherches sur la période de La Tène en Suisse occidentale. Analyse des sépultures, Cahiers d’archéologie romande, 50, Lausanne, 1990, 457 p.
KRUTA 2000 : Kruta V., Les Celtes – Histoire et dictionnaire des origines à la romanisation et au christianisme, Bouquins – Robert Laffont, Paris, 2000, 1005 p.
MARTIN-KILCHER 1981 : Martin-Kilcher S., Das keltische Gräberfeld von Vevey, VD, Jahrbuch der schweizerischen Gesellschaft für Ur- und Frühgeschichte, 64, 1981, pp. 107-156.
NAEF 1901/1903 : Naef A., Le cimetière gallo-helvète de Vevey, ASA N. F. 3, 1901, 13 ff. 105 ff. ; 4, 1902/3, 18 ff. 260 ff.

 

 

Poster réalisé par Guillaume Reich, doctorant en archéologie / guide-animateur / reconstituteur.
Contact : guillaume.reich@unine.ch

Tag(s) : #Protohistoire et histoire, #Activités scientifiques
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