Pied de table tourné retrouvé sur l'oppidum du Fossé des Pandours de Saverne (Source : http://www.oppida.org ).
Bien que les Celtes vivent à l’Âge du Fer, ils sont passés maîtres dans l’art de travailler le bois. En effet, ils sont les héritiers d’une longue tradition de travail du bois transmise par leurs ancêtres ne connaissant pas le fer et favorisée par leur situation dans des zones riches en ressources forestières. Contrairement aux peuples méditerranéens, ils ont une architecture en terre et bois, assemblée non pas par des éléments métalliques (clous, ferrures), mais par d’habiles assemblages tels que tenons et mortaises ou queues d’aronde. Dès l’Antiquité, les peuples méditerranéens (Puniques, Grecs, Romains, etc.) reconnaissent des savoir-faire propres aux populations celtiques comme la tonnellerie ou la charronnerie.
Le sculpteur gaulois utilise ses ciseaux à bois et ses gouges pour façonner à l’aide de son maillet des objets allant d’un petit jouet à une statue monumentale. De son côté, le tourneur sur bois, armé d’outils plus robustes, s’attaque à la pièce de bois qu’il met en mouvement, arrachant des copeaux jusqu’à l’obtention d’un bol ou d’un pied de meuble. Mis à part quelques nouveautés de l’époque romaine et ultérieure, comme certains outils (rabot, bédane), certaines techniques (tour à perche) ou certaines essences de bois dans nos contrées (châtaignier, buis), le travail du bois est sensiblement le même qu’aujourd’hui. Ainsi, les outils sont semblables et les gestes proche de ceux de nos artisans actuels.
Les découvertes archéologiques indiquent que les techniques de façonnage du bois ont traversé les Âges. La sculpture est pratiquée avec brio, comme nous le montrent les statues trouvées à Genève et à Yverdon, et le tournage du bois est attesté par la vaisselle en bois découverte sur le site de La Tène dans le canton de Neuchâtel.
(Un article écrit par Damien Linder, ancien membre de Cerda, étudiant à l'Université de Neuchâtel produisant un mémoire de Bachelor sur le tournage du bois à La Tène.)
Bibliographie :
GUILLAUMET J.-P., L’artisanat chez les Gaulois, Errance, Paris, 1996.
LACROIX J., Les noms d’origine gauloise, 3 vol., Errance, Paris, 2003-2007.
HEDINGER B., LEUZINGER U., et al., Tabula rasa : les Helvètes et l’artisanat du bois : les découvertes de Vitudurum et Tasgetium, trad. de CASTELLA C. et D., Documents du Musée romain d’Avenches 9, Assoc. Pro Aventico, Avenches, 2003.
CHABAL L., FEUGERE M., Le mobilier organique des puits antiques et autres contextes humides de Lattara, In : PIQUES G., BUXO R., ANDRIEU-PONEL V., Onze puits gallo-romains de Lattara : fouilles programmées 1986-2000, Lattara 18, Lattes, 2005, pp. 137-188.
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