Evocation de murs en Blockbau ou fuste ou construction en rondins empilés, c'est-à-dire des parois composées de rondins ou de poutres taillées en bois assemblés les uns aux autres par des liaisons employant la technique du mi-bois. Les constructions de ce type, encore répandues aujourd'hui dans certaines régions du monde (l'image du bûcheron canadien ou de certains chalets scandinaves, ou encore certaines constructions alpines...), sont attestées au moins depuis la protohistoire, comme en témoignent plusieurs découvertes archéologiques (les cas les plus célèbres sont certainement celui d'Asparn an der Zaya, en Autriche, ou celui de Biskupin, en Pologne).
La méthode, relativement simple, mais nécessitant la maîtrise de l'art, recourt volontiers à des conifères. Elle est donc plus facilement employée dans les zones riches en forêts de résineux. L'attirail du fustier moderne reste sobre, quoique enrichi par rapport à l'équipement de son prédécesseur. Haches et herminettes, ciseaux, gouges et maillet, petite scie, plane... peuvent amplement faire leur office.
Différents types d'aménagements plausibles sont employés pour croiser les rondins :
- L'entaille en tête de bélier : quatre facettes appelées joues sont coupées, évitant ainsi les recourbes et les décrochements. C'est la technique la plus fréquemment utilisée. Sans doute pratiquée au cours de l'Âge du Fer.
- L'entaille en tête de chien : un aménagement simple permettant de ne creuser qu'un seul côté. On y recourt volontiers pour de petits bâtiments ou au niveau des pignons pour les pannes.
- L'entaille au carré : plutôt utilisée pour les pannes et les solives, mais invisible une fois les troncs montés.
- L'entaille en queue-d'aronde : elle évite les débords extérieurs, restant abritée de la pluie et cachée. Utilisée surtout pour les solives.
Les troncs ou fûts peuvent être posés bruts ou écorcés. Nous avons opté ici pour une image plus soignée, en retirant les écorces, ce qui présente en outre l'avantage d'éviter l'installation des animaux xylophages.
Le Blockbau demande de conserver la forme et les courbures du fût, qui vient épouser les courbes du tronc qui le précède. Pour cela, sur chaque fût est tracée la forme de celui qui le précède, avant de creuser sous la face inférieure du fût afin de permettre son encastrement sur le bois précédent. De la mousse ou d'autres matières / substances peuvent être placées entre les deux fûts, en aménageant ou non un sillon, avant et / ou après la pose des troncs.
Ce système ingénieux permet d'obtenir une excellente isolation thermique et phonique. Ce type de construction est écologique, durable, élastique et fortement ignifuge.
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