A nos yeux, le meilleur moyen de pouvoir retrouver - au moins partiellement - les saveurs de la cuisine gauloise, c'est de la pratiquer au quotidien, de l'inscrire en nous, de la rendre naturelle.
En instaurant, jour après jour, soir après soir, ces agréables rituels gastronomiques, l'aisance vient peu à peu. Des dépatouillages hasardeux initiaux, on passe au fur et à mesure à une maîtrise appréciable de la chose. Les plats se font plus variés, les dosages plus mesurés.
Cuisiner "à la gauloise" n'est pas chose si aisée. Les récipients sont bien différents de nos casseroles, poêles, marmites et autres gamelles. Leurs matières divergent, leurs formes changent, leurs lois sont différentes. Le feu est employé différemment, sur foyer ouvert, alimenté par un combustible bien particulier, le bois. C'est un allié précieux qu'il ne faut en aucun cas négliger.
Mais ce ne sont pas tant les pots à cuire en céramique, les jattes en argile ou les chaudrons métalliques qui sont les plus problématiques, non plus que les grilles en fer, les broches et autres ardoises. Quelques ratés, quelques bonnes expériences... et l'on prend le coup de main. Avec tout de même parfois de petites surprises...
Le feu... c'est bien différent ! D'une fois sur l'autre, il n'est pas géré de la même façon... Les braises sont tantôt trop ceci ou pas assez cela, les flammes sont une fois ci et une fois ça... Parfois, les étincelles produites par la rencontre entre le briquet en acier et le silex ne tombent pas exactement où l'on veut sur l'amadou, ou la massette ne prend pas...
Nous apprenons énormément d'une pratique quotidienne, les petits trucs qui font que cela devient tout à fait agréable, que ce que l'on prépare devient excellent pour nos papilles. Et les deux principales leçons : respecter les matières... et prendre le temps.
Et ce temps, nous le prenons, car croyez-le ou non : la cuisine au feu de bois, ça n'a vraiment pas le même goût... et la lenteur dans les procédés de cuisson n'y est sans doute pas étrangère !