Bien souvent, les membres de Cerda, qu'ils soient archéologues ou non, participent à des conférences, des colloques, visitent des sites archéologiques, des archéosites... Nous allons tenter, à l'avenir, de renseigner un peu le "grand public" sur ces plongées dans le monde de l'archéologie celtique. Cela nécessite un travail supplémentaire à un programme bénévole déjà surchargé, aussi, ce ne sera pas systématique... loin de là ! Seules les activités les plus pertinentes feront l'objet d'une communication écrite.
Ce fut le cas récemment, à l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, avec une conférence d'Elisabeth Rabeisen (http://www.artehis-cnrs.fr/RABEISEN-Elisabeth) traitant de « 1865 - 2015 : Napoléon III et l'Archéologie, trois anniversaires pour Alésia ». Cette communication aura eu l'avantage de faire mieux connaître l'histoire des recherches à Alésia dans ses débuts, lors des fouilles napoléoniennes.
Aux environs d'Alise-Sainte-Reine, près de la ferme de l'Epineuse, un important dépôt d'armes de l'Âge du Bronze est découvert. Il servira de support iconographique à toute une génération d'artistes et de chercheurs, dont l'un des exemples les plus célèbres reste la statue de Vercingétorix sur le sommet du Mont Auxois. La proximité de ce dépôt plus ancien d'avec les vestiges datant de la Guerre des Gaules explique certaines confusions et anachronismes.
Statue de Vercingétorix par Aimé Millet. « La Gaule unie, formant une seule nation, animée d'un même esprit, peut défier l'Univers.»
Cette découverte incite Napoléon III, passionné d'histoire et des personnalités de Jules César et Vercingétorix (dont les destins croisés lui évoquent sa propre vie) à programmer des fouilles autour de la montagne. Les fouilles sont d'abord initiées sous la direction de Félix de Saulcy, savant responsable de la Commission de la topographie des Gaules. A compter de la fin 1862 jusqu'à 1865, le baron Eugène Stoffel reprend le patronage de ces travaux d'envergure, prenant notamment appui sur Paul Millot ou Victor Pernet. Si les fouilles n'ont pas fait l'objet d'une publication détaillée et précise dans un premier temps, elles représentent d'importantes investigations, notamment en ce qui concerne le tracé des fortifications. Les fouilles s'achèvent finalement avec la publication de l' "Histoire de Jules César" écrite par Napoléon III, qui aura su s'entourer des personnalités et scientifiques de son époque : Jean-Baptiste Franceschini Pietri (secrétaire particulier de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie), Hortense Lacroix alias Madame Cornu (la soeur de lait de Napoléon III), Victor Duruy (historien et minitre de l'Instruction publique sous le Second Empire), Prosper Mérimée, l'épigraphiste Léon Rénier, le numismate Wilhelm Froehner, l'érudit Alfred Maury, le général Creuly, Alexandre Bertrand (un des pionniers de l'archéologie gauloise et gallo-romaine, fondateur et premier directeur, pendant 35 ans, du Musée des antiquités nationales créé en 1867, membre de l'Institut), Claude Rossignol, Philibert Beaune et Raymond de Coynart (tous trois savants de la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or), Paul Millot (directeur technique, auteur de presque tous les plans, croquis et lettres / rapports qui nous soient parvenus), Victor Pernet (jeune habitant passionné d'Alise, collaborateur de Paul Millot), Claude Gros-Lapipe (terrassier et découvreur du fameux canthare en argent, en 1862), le baron Eugène Stoffel (qui s'intéressera aussi à des sites comme Uxellodunum ou Gergovie...), l'un des pères de l'archéologie expérimentale en la personne de Verchère de Reffye (qui mènera des tests sur l'artillerie romaine, dont les machines seront longtemps exposées au MAN), etc. La conférence aura été l'occasion également de présenter l'iconographie de l'époque, créée par différents artistes, comme le désigneux de l'Empereur Gustave Brion, les portraits de César de Jean-Léon Gérôme ou Ingres, les oeuvres d'Aimé Millet, Vaillant, Mérimée, Viollet-le-Duc, Jean-Baptiste Chalonnax, Anatole Dauvergne, Engelmann, Théodore Chassériau, Emmanuel Frémiet, Auguste Bartholdi et tant d'autres !
... Napoléon III. La ressemblance n'est pas frappante et désormais, certains chercheurs penchent vers l'autoportrait d'un des peintres...
La littérature sur le sujet est relativement abondante.
Nous renvoyons le lecteur vers une page wikipédia, plutôt bien conçue à ce jour :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Historiographie_du_d%C3%A9bat_sur_la_localisation_d%27Al%C3%A9sia#Les_fouilles_d.27Alise_sous_Napol.C3.A9on_III
Ainsi que vers un article publié en 1961 de Joël Le Gall sur les fouilles d'Alésia sous le Second Empire, disponible sur Persée :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1961_num_105_1_11269
Lien vers une page sympathique présentant l'iconographie de Vercingétorix : http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/cesar/iconographie_vercingetorix.html